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Une route construite à partir de DC&D: quels avantages économiques ?

La protection de l’environnement et l’économie des ressources naturelles sont devenues un enjeu socio-économique majeur et une préoccupation collective au niveau mondial. Dans ce cadre, quels sont les avantages économiques d’une route effectuée à partir de matériaux recyclés, une construction basée sur l’économie circulaire et le développement durable ? Une telle route faite de déchets de construction et de démolition transformés en granulats est déjà en cours de réalisation à Ben Arous en Tunisie et cela constitue un exemple à suivre. Pour plus d’une raison.

«En janvier 2019, en Tunisie, les quantités de déchets de démolition et de construction rejetées dans les écosystèmes urbains et ruraux sont estimées à environ 13 millions de tonnes ! », selon Mme Souhir Ladhari, référent du projet RE-MED au ministère tunisien de l’Environnement. Le chiffre est alarmant et prouve la nécessité d’agir car la Tunisie souffre de l’augmentation excessive du nombre des dépotoirs anarchiques et des quantités de déchets de construction. Ces déchets proviennent des travaux publics, de la construction, la réhabilitation et la démolition des ouvrages et bâtiments. Alors pourquoi ne pas les réutiliser ? C’est justement dans ce but qu’œuvre le projet RE-MED -financé à 90 % par l’UE- et la Tunisie figure avec la France, l’Italie et le Liban parmi les quatre pays qui participent à ce projet de recyclage des déchets de construction et de démolition (DC&D) en Méditerranée.
Ainsi, les déchets de construction et de démolition constituant un des gisements les plus importants sur lesquels des actions majeures en faveur de la valorisation sont mises en place, ils peuvent servir comme matières premières pour la construction de routes, telle que celle réalisée à Ben Arous dans le cadre du projet.

Il est à noter que les granulats sont la deuxième ressource la plus consommée au monde, après l’eau. Donc le recyclage et le réemploi des matériaux de construction est désormais une priorité.

Dans ce contexte, le projet partenarial RE-MED a pour objectif d’initier le marché des déchets du BTP dans les pays méditerranéens, et de mettre en place une filière pour les granulats recyclés en construction routière. Ces matériaux peuvent tout à fait remplacer en partie les matières premières, car leurs caractéristiques sont comparables.

Un exemple à suivre

De ce fait, les avantages économiques d’une route construite avec des granulats recyclés peuvent être nombreux. Un tel projet permet évidemment de générer des emplois à travers la création d’installations de traitement de DC&D, et le recyclage des matériaux triés.  De plus, une telle route favorise un transport routier plus respectueux de l’environnement et donc une réduction de l’empreinte carbone.

Cette route devrait certainement devenir un exemple à suivre pour d’autres pays qui souhaitent s’inscrire dans l’économie circulaire et le développement durable. D’autre part, il est évident qu’une route construite à partir de matériaux recyclés réduit largement les coûts économiques car la matière première n’est plus à acheter : elle est justement le gravier recyclé à partir des DC&D.

Tout cela s’inscrit dans une approche durable du développement économique et environnemental, que d’autres pays méditerranéens pourraient également adopter pour promouvoir la prospérité tout en préservant l’environnement.

En Tunisie, outre l’aménagement de la route pilote, le projet RE-MED permet également la mise en place d’une plateforme dédiée aux compétences, ainsi que la sensibilisation des acteurs du secteur du BTP sur l’importance d’adopter une politique de circularité des déchets.

Ce qui contribuera à réduire près de 950 000 tonnes équivalent de CO2 et 35 % des émissions de gaz à l’horizon 2030, selon le journal Maroc-diplomatique. Le projet pourrait créer jusqu’à 70 000 d’emplois en Tunisie[1]

Avantages mais aussi défis

Mais l’introduction des agrégats recyclés dans la construction des routes ne se fait pas sans défis, notamment l’élaboration de normes et de réglementations claires et cohérentes concernant l’utilisation de ces déchets dans la construction routière. Ainsi, les pays méditerranéens devront harmoniser leurs cadres juridiques pour garantir la qualité et la sécurité des infrastructures routières. De plus, pour utiliser efficacement les DC&D, il est nécessaire de mettre en place des systèmes de gestion des déchets de construction robustes. Cela inclut la collecte, le tri, le recyclage et l’élimination appropriés des matériaux, ainsi que la sensibilisation de la population et des acteurs de l’industrie à l’importance de cette démarche. Bien que l’utilisation des DC&D puisse réduire les coûts à long terme de la construction routière, les investissements initiaux peuvent être plus élevés en raison de la nécessité de mettre en place des infrastructures de gestion des déchets.

Rappelons que le projet RE-MED «Application de l’Innovation pour le développement de l’économie circulaire pour une construction durable en Méditerranée» qui bénéficie d’un financement de l’Union Européenne – Programme ENI CBC MED, sous la coordination du Cerema (France), est un partenariat entre 4 pays du bassin méditerranéen (France, Italie, Liban et Tunisie) pour la promotion de l’économie circulaire dans le secteur de la construction et des déchets de démolition.

[1] https://www.afrik21.africa/tunisie-lue-finance-re-med-pour-le-recyclage-des-dechets-du-btp-et-demolition/

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